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Deux semaines pour aller "plus vite, plus haut, plus fort"

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Tous les jeudis, je prends 5 minutes. Cet été, je vais me demander combien de temps il faut réellement pour faire les choses.

 

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Je ne regarde jamais la télé. Pas par snobisme, juste parce qu’entre nous, les séries de flics sont toutes les mêmes, la télé-réalité me rend honteuse d’appartenir à la race humaine, les rediff me donnent mal au crâne et les infos sont bien trop orientées. Je ne suis pas le sport en général. A chaque fois que l’Homme mate le foot, ça m’insupporte. Lorsqu’il m’arrive, dans ma grande bonté de m’assoir dans le canapé un soir de match, mon regard se perd dans un rectangle vert avec des petits bonhommes qui courent. Pendant Rolland Garros, j’entends juste des «Han» et des «poc». 

 

Pourtant, cela fait deux semaines que chaque soir, j’allume avec délice France Télévision. A ma plus grande surprise, je me suis prise aux jeux et, surtout, j’ai appris des tas de trucs en regardant les JO.

 

J’ai découvert des noms de Pays. Erythrée et Lesotho, comme si l’Afrique n’avait pas suffisamment de pays que je ne sais pas placer sur la carte ? Les Iles cook m’ont donné envie de manger du thon en boîte et j’ai compris que Vanuatu n’était pas un lieu fictif inventé de toute pièce par TF1 pour un jeu télévisé.

 

J’ai compris que certains pays du monde naturalisaient assez facilement les sportifs de haut niveau. En regardant un match de Ping pong féminin, j’ai demandé à l’Homme si c’était Chine-Japon, quand il m’a répondu France-Espagne, j’en ai perdu mon latin. 

 

Je me suis souvenue de l’heure de décalage horaire avec les anglais. J’oublie tout le temps qu’il n’y a que nous pour jouer avec le temps deux fois par an.

 

Avant les JO de 2012, certaines nations n’envoyaient aucune femme et cette année, pour la première fois, le Qatar, le Brunei et l’Arabie Saoudite avaient des athlètes féminines dans leur délégation. Ces avancées m’ont réjouie. Doucement, mais sûrement.

 

J’ai essayé de comprendre en quoi le tir à 10 mètres était un sport. L’Homme m’a répondu que lorsque dans une activité on estimait qu’on faisait du sport, ben c’était du sport. Je lui ai dit que, dans ce cas, je faisais vachement de sport tout le temps...

 

Je me suis demandée pourquoi Bertrand Gilles avaient les cheveux longs, il est mignon, si on fait abstraction de sa tignasse d’homme préhistorique, j’ai aussi pu constater que Karabatic était nettement mieux depuis qu’il n’avait plus 17 ans. ( Oui, ça faisait bien 10 ans que je n’avais pas vraiment regardé de Hand)

 

J’ai été complètement interloquée de voir apparaître une plage et des gonzesses en maillot de bain. Le Beach Volley, sport olympique ???? Pourquoi pas le BMX et le trampoline aussi tant qu’on y est ?

 

J’ai appris que j’avais une forte aptitude à l’empathie. A chaque fois qu’une gymnaste s’est réceptionnée sur une mauvaise partie du corps (comme le visage par exemple), j’ai rougi de honte avec elle, j’ai même détourné le regard. Quand un relayeur américain a continué sa course malgré sa fracture du péroné, j’ai prié  pour lui et lorsque juste au moment de sauter, l’athlète s’est pété la rotule, j’ai pleuré de douleur avec lui. 

 

Je me suis aperçue que le sport pouvait faire naître en moi tout un tas d’émotions...

 

   La colère quand la presse s’excitait contre la contre-performance de Laure Manaudou. Z’ont pas compris qu’elle voulait juste partager un moment avec son frangin ou quoi?

   L’émotion quand le frangin a gagné et que Laure lui a sauté dessus, réellement heureuse de partager CE moment-là avec lui.

   L’injustice quand Nordine Oubaali a perdu son match face à l’Irlandais. Des vendus ces arbitres !

   La déception quand Eloyse a mordu... Pour une fois que je vois une Homonyme bonne en sport ! 

   La fierté de voir qu’en France, on avait d’autres bleus que les footeux. Des vrais sportifs, avec un vrai esprit, une envie de dépassement de soi, un profond respect pour les règles et une humilité sans faille. Pendant deux semaines, j’ai été très fière de mon pays, très fière de la nature humaine et transportée par toutes ces émotions. 

 

J’ai grandi avec l’idée idiote que le sport c’était un truc de mec. Et puis, j’ai lu Pierre de Coubertin ; «Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre», et j’ai compris que j’avais en moi cette volonté d’aller plus haut, plus loin et plus fort, même si ce n’est que d’une manière métaphorique. Renaud Lavillenie l’a bien compris et moi aussi. Lundi, je file chez Décath pour m’acheter de nouvelles baskets et chez Darty pour me prendre un écran plasma...

 

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** Pierre de Coubertin

 

 

 


Une année pour vous dire que "j’écris du coeur, mais..."*

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*... C’est toujours sur ce que je n’ai pas pu dire, pas pu vivre, pas su retenir». (Zazie, sur toi)

 

Il y a un an, j’ai eu envie d’écrire. Je ne savais pas trop ce que j’avais envie de raconter ni à qui je voulais m’adresser. Je n’étais même pas sûre d’avoir besoin qu’on me lise à vrai dire. Avec quelques amies on a commencé à dresser une liste de questions plus ou moins superficielles que l’on se posait. Le premier article est né comme ça. Mais qu’en faire ? 

 

Une copine d’enfance avait attiré mon attention quelques mois plus tôt en publiant sur un blog. Pour moi, un blog ce n’était qu’une plate-forme d’adolescents exhibitionnistes qui n’avaient pas trouvé d’autre manière de crier leur mal-être. Les yeux d'Audrey (dont le blog est là : link ) m’ont fait comprendre que ça pouvait être aussi un lieu de partage d’idées, d’envies, de coups de gueule. J’avais trouvé mon support. «5 minutes pour moi toute seule» était né.

 

Notre petite liste de questions a fait le tour des amies puis des amies d’amies. J’ai reçu des tas de gentils mails complétant l’article. J’ai alors compris que ma vie n’avait rien d’extraordinaire, qu’on traversait toutes les mêmes doutes, les mêmes réflexions sur la vie. Vous avez intégré mes mots comme s’ils étaient les vôtres. J’ai trouvé cela rassurant et si je me fie à votre réactivité au fil des thèmes que j’aborde, j’ose espérer que ça vous rassure aussi... 

 

Je me suis prise au jeu du blogrank, du nombre de followers sur les réseaux. Même si Un jour, j'ai quitté facebook...  Je me suis imaginée faire mon petit buzz. Pourtant, je m’aperçois que j’aspire à autre chose qu’une pseudo-célébrité 2.0. Je ne suis pas une blogueuse. Je suis une chroniqueuse de la vie, juste un témoin de plus d’une époque de plus. Le web est mon support aujourd’hui, mais demain ? L’avenir nous le dira, Tout vient à point à qui sait attendre .

 

C’est cela que nous avons célébré jeudi dernier ; Une année riche, pleine de rencontres sympathiques et l’espoir d’une longue histoire «littéraire». Cette chronique est une aventure humaine basée sur les échanges et l’écoute de l’Autre. Tant qu’il y a de la vie, y a des histoires. Merci à tous ceux qui ont répondu présents à l’appel, qui ont eu envie de soutenir cette espèce de trentenaire rêveuse et un peu affabulatrice (Je n’ai JAMAIS rayé la voiture d’une fille sous prétexte qu’elle avait de gros seins) :-) . «écrire, c’est presque toujours mentir» (Jules Renard).

 

A Bientôt dans le retour du jeudi !

 

 

Héloïse

 

Retour en images...

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A LA VOTRE !

Sacré Charlemagne !

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Lorsque j’étais enfant, mon père était plein d’ambition pour ma petite personne. Il me disait que j’irai loin et qu’il fallait que j’aille à l’école jusqu’à ce que ça ferme, histoire de devenir un puits de sciences.

 

Je l’ai pris au mot, je suis devenue prof.

 

Je n’irais probablement pas hyper loin, et pour ce qui est du puits de sciences... Mais je fréquenterais sûrement l’école encore de nombreuses années. Par conséquent, j’ai à moitié réalisé son rêve de père. 

 

Si j’essaie de calculer précisément, de la maternelle à aujourd’hui, en passant par la Fac, j’ai dû vivre environ 18 000 rentrées des classes, ce qui à mon sens, me nomme Docteur ès Rentrée.

 

Cela dit, à en croire les médias cette semaine, la rentrée est, pour chacun, un évènement de l’année au moins aussi important que Noël ou le 14 juillet. D’ailleurs, j’ai eu le sentiment que c’était presque un jour de fête. Je suggère à Vincent Peillon d’en faire un jour férié, pour qu’on puisse en profiter à fond.

Je trouve quand même cela très hypocrite de la part des enfants. Juste deux mois avant, ils attendaient avec hâte l’arrivée du mois de juillet, transportant avec lui, la plage, les jeux,  les bêtises, les longues veillées tardives et l’absence totale de mathématiques. Mardi matin, je leur ai demandés s’ils étaient contents de reprendre la classe. Figurez-vous que oui ! De vraies girouettes ces mômes... Qu’y a -t-il de plaisant début septembre honnêtement ?

 

 

Après deux mois d’un total respect de mon rythme du sommeil, je vais devoir me lever à 6H45, quatre jours par semaine !

 

Et en plus, il fait nuit à 6h45 !

 

Les apéros et les barbecues ont fait rétrécir mes fringues d’automne. 

 

Tout l’été, le soir, je lisais des romans de filles ou je festoyais gaiement avec mes amis ou j’écrivais de gentilles chroniques de l’été, j’allais à des concerts, je faisais des câlins à mes filles. Maintenant, je remplis mon cahier journal (j’ai laissé tomber les post-it, car cette année, je suis «inspectable», entendez par là , susceptible d’être visitée par mon bien aimé supérieur hiérarchique qui apprécierait très moyennement la légèreté de mon cartable.

 

D’ailleurs, même si j’avais encore le coeur à la fête, je me sentirais bien seule car quantité de mes amis, lorsque c’est la rentrée prennent de bonnes résolutions :

 

-Alisc a décidé d’arrêter de fumer.

  • Ma copine cuir-moustache doit avoir pris la décision de bosser comme une folle, je n’ai plus de nouvelles.
  • L’Homme est passé à temps partiel pour s’occuper du linge, des devoirs, du repassage et des courses et passer plein de soirées avec moi surfer.
  • La fille aux gros seins a définitivement abandonné sa marinière, comprenant enfin que les rayures, il vaut mieux les porter dans l’autre sens.
  • La voisine a décidé de me redire «bonjour»
  • L’état va encore augmenter les clopes... Ah, mais Alisc arrête de fumer !

 

Comme si le premier janvier n’était pas suffisant pour s’infliger des désirs qui nous affligent.

 

les fruits d’automne sont moins bons que le melon.

 

la crème pieds secs a remplacé mon bien odorant monoï car les tongs ont flingué mes talons. (je vous épargne la photo de mes pieds, une fois suffit)

 

.les impôts : Chaque été, on joue les cigales et dès septembre, la fourmi voisine nous rappelle à l’ordre.

 

 

Mais vous le savez bien, je suis quelqu’un de plutôt optimiste. J’ai donc décidé d’oublier totalement la liste précédente et de me concentrer sur ce qu’il y a de génial au mois de septembre.

 

.la braderie de Lille à condition d’y être. Depuis que je vis en Bretagne, chaque année, j’ai une terrible envie de moules frites le premier week-end de septembre.

 

.Le mode cocooning a quand même pas mal de côtés sympathiques : les plaids, les bains chauds, les  bons films et les tisanes de la coop Bio de Pont l’abbé.

 

.Le droit de se dire que, là, bientôt il fera vraiment froid et que donc on peut commencer à bouffer des trucs de temps froid, un reblochon attend des patates dans mon frigo, ma première tartiflette ne devrait pas tarder à venir embaumer la maison.

 

. Mais que, comme c’est l’été indien, on peut encore se faire des barbeuks ! En septembre, on peut donc culinairement profiter de toutes les saisons. 

 

.Les couleurs de l’automne me donnent toujours l’impression de rejouer la scène de Harry et Sally. Celle où elle parle de son cauchemar récurrent, celui dans lequel un homme sans visage lui arrache tous ses vêtements.

 

.Le retour de Dexter, la nouvelle saison du théâtre de Cornouaille, les expos à venir au Quartier. L’été, la culture de la fête est la seule qui m’intéresse, le reste du temps tous les autres domaines intellectuels me branchent bien plus ! Et surtout ce qui me plait dans cette rentrée :  la saison 2 de 5 minutes pour moi toute seule qui promet de grands moments avec la fille aux gros seins, un éventuel retour du rouquin, d’autres filles que je me suis mise à détester récemment, les aléas de la vie commune avec l’Homme et les mini-moi, et bien d’autres surprises...

 

.La reprise du Sept jours à Quimper... Et là, c’est vraiment chouette. Pour moi, parce que je vais rencontrer des gens intéressants et bosser avec des mecs cools. Vous ne connaissez sans doute pas Manu et Rom, c’est bien dommage ! Mais le retour de ce canard, c’est surtout cool pour vous parce qu’on vous trouve des bons plans et qu’on écrit vachement bien au «sept jours» !

 

Finalement, après une semaine de boulot (ou presque), je me dis que la rentrée ne changeait pas grand chose. Au bout de 48 heures, c’est comme si je n’avais jamais eu cette longue pause de deux mois. Le stress généré par la rencontre d’une nouvelle équipée sauvage est déjà oublié et n’aura duré en tout et pour tout que le temps de descendre les escaliers qui mènent à la cour de récréation. 

«Elle était pas trop mal cette journée, je crois que ça va bien se passer». Il a raison mon petit élève de CM1, l’année va bien se passer, point de tension, point de choc, on va continuer doucement mais sûrement à vivre notre vie... 

 

Lettre à mon Gynéco

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Il y a quelques semaines, lorsque j’envisageais encore la rentrée au conditionnel tellement elle était loin, je me suis dit «Tiens, je vais bientôt voir mon gynéco...» 

Oui,parce que je vous ai un peu menti il y a quinze jours. Je prends des résolutions à la rentrée. Chaque année, en septembre, je me dis qu’il est temps de prendre mon intimité en main et je fais  ainsi ma petite visite annuelle chez mon Doc préféré. 

 

Bon, j’aime bien mon généraliste aussi. Il est adorable, Il fait semblant de ne pas voir que ma gastro c’est juste un lendemain difficile et il me signe mon arrêt. Mais attention, à sa décharge, je suis une excellente comédienne.

 

Mais tout ce qui est rare est cher, alors, j’aime bien mon rencard annuel avec LE spécialiste de la femme. 

 

Mon gynéco connaît la femme. C’est son métier. Il sait où se trouve le clitoris (LUI), Il pense à lubrifier ses instruments (LUI), et se lave même les mains ! 

Lorsque j’entre dans son cabinet, j’ai l’impression qu’il n’attendait que moi. Il me sourit, me pose des questions sur ma santé bien sûr, mais aussi sur mon quotidien, mon couple, ma famille et même mon métier (il a révisé ma fiche, il sait donc ce que je fais dans la vie). Il aura oublié dans une heure, mais à ce moment précis, il m’écoute, pour de vrai. Je n’ai même pas besoin de lui renvoyer l’ascenseur en plus. Ecouter un homme... Je le fais déjà à la maison, point trop n’en faut.

 

Il est patient. très patient:

 

  • Alors, c’est quoi ton mode de contraception en ce moment ?
  • euh...
  • Tu n’en as pas besoin ? 
  • Si, si. Je prends la pilule.
  • Tu la prends comment?
  • ben, par la bouche. (j’essaie d’être drôle aussi avec mes médecins)

 

Comment lui expliquer? «En fait je la prends, mais que des fois. Du coup, je sais que je dois prendre celle du vendredi, mais il ne faut pas que j’oublie que j’en avais sauté une avant hier, que du coup, celle du mercredi, je ne sais plus si je l’ai prise...». Comme je sais  parfaitement ce qu’il va dire, je réponds que je veux une ordonnance car, la dernière touche à sa fin (puisque je l’ai jetée l’autre jour sans faire exprès). Il signe, on n’en parle plus. Je crois que je ne suis pas faite pour la pilule.

 

Un jour, je devais être enceinte d’environ six mois,  j’étais allongée dans une élégante position d’examen vaginal. Il m’a demandé si j’allais bien. Je n’avais pas l’air dans mon assiette. J’ai répondu : «je suis monstrueuse, grosse, et ce machin en métal, je ne le supporte plus. C’est quand l’accouchement?». Il m’a souri et m’a répondu que j’ avais un très beau col, que le bébé allait bien. J’ai éclaté de rire. Personne ne m’avait jamais complimenté le col avant lui !

 

Même avec Poids+27 kilos, il me trouve ravissante.

 

Quand le seul truc qui intéresse une femme enceinte c’est d’entendre parler de son bébé, il est là. Tes copines en ont ras le bol de parler vergetures et remontées acides. Leurs dernières remontées acides à elles, remontent à samedi soir, rapport à la bouteille de vodka qu’elles ont bu après l’apéro. 

Et bien, lui, ton gynéco, il s’intéresse à ton inconfort urinaire et à ta constipation. Il sait bien que le bébé a bougé, il l’a senti pendant qu’il tâtait ton ventre. Ton coeur s’est mis à battre lorsque tu as vu son regard bienveillant.

Alors, ça, c’est un truc qui m’a toujours épatée chez les gens qui bossent en maternité. J’ai  l’impression que le staff vit son premier accouchement. à chaque fois, tant ils éprouvent de la joie à vivre ça avec les parents. Ils ne font pas semblant, ils sont heureux d’être là. J’en suis sûre.

 

C’est pour cela que j’ai ressenti un choc en lisant cet article dans Ouest-France. J’apprenais que ma maternité fermait. Décision politico-économique. Pas assez rentable l’accouchement. Je me suis sentie révoltée. Bon, pas non plus «révoltée, je fais une manif», mais assez pour rédiger un tweet. Révolutionnons derrière nos écrans, c’est tellement plus sécure.

On m’a suggéré d’en faire un article. Ca m’a plutôt donné envie d’écrire à l’homme qui a mis au monde mes enfants. 

 

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Cher Doc’

 

J’imagine que vous devez recevoir ce genre de lettre chaque semaine. Une maman comblée sur deux, sortant fièrement de la maternité avec son bébé tout neuf doit ressentir, à juste titre, l’envie de vous dire à quel point elle est heureuse et que vous avez contribué à ce bonheur. Ca m’a traversé l’esprit après chacun de mes accouchements avec vous. Mais, la maman comblée et heureuse, une fois chez elle, va  admirer sa merveille, lui donner le sein, lui laver ses petits bodys, oublier ce que le mot sommeil veut dire. Voilà pourquoi je n’ai jamais pris le temps de vous envoyer cette fameuse lettre.

 

Il y a quinze jours, je suis tombée sur l’article de Lucile Vanweydeveldt concernant la fermeture de la maternité de Kerjestin. Tous les sentiments de la jeune maman comblée sont venus me frapper de plein fouet. 

 

Votre visage souriant lorsque vous m’avez tendue chacune de mes filles, rouges frippées et un peu gluantes. L’humour dont vous saviez faire preuve alors que j’attendais simplement la dilatation complète.  Vous avez, dans mon coeur et dans ma tête, vécu avec moi ces moments finalement si délicieux. 

Je n’ose imaginer quelle sera votre vie de gynéco lorsque vous ne pourrez plus accoucher toutes ces femmes. Mettre au monde des bébés c’est l’essence même de votre métier me semble-t-il. Quelle tristesse.

 

Hier soir, fatiguée, je me suis assise sur les toilettes de ma salle de bain, j’observais le désordre ambiant.Reportant à demain une ébauche de rangement, j’ai tout vu : la brosse à dents Signal rose de ma petite fille. Elle reposait, allongée et pleine de dentifrice séché à côté du gobelet prévu pour elle. J’ai baissé les yeux au pied du lavabo. Son sac thermos Winnie regorgeait de cailloux de notre allée. Les vêtements sales de sa grande soeur n’en étaient qu’à quelques encablures. J’allais râler, pester contre elles. Et là, j’ai vu mes chaussures de danse, juste sous le sac, mes bijoux de la soirée bling bling à côté du robinet. (Les bracelets Pimkie n’aiment pas l’eau, il faut le savoir). J’ai aimé me rendre compte qu’on était au moins trois à être comme moi sur cette Terre. Ca m’a rassurée. 

 

Je sais bien que c’est le hasard qui vous a mis sur ma route Docteur. Je sais bien que nous sommes des centaines, que sais-je? Des milliers? à voir en vous une personne spéciale. Cependant, avouons-le, si ça avait été quelqu’un d’autre, ç’aurait été pareil. Les émotions, les peurs, les joies, on les aurait  probablement eues telles quelles. Mais il se trouve que c’était vous, et pour cela, merci...

 

Docteur, la fermeture de votre service m’a fendu le coeur. Je garderai toujours en moi ces moments que vous n’ignorez plus, maintenant, avoir partagés avec moi.

 

Bien à vous

 

Héloïse.

 

PS: Docteur, j’en profite pour vous dire que j’écris sur 5minutes.pro. Si jamais vous avez envie d’en parler autour de vous... ;-)

Libre et EGO en droit

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-Maîtresse !

-Oui ?

-Je crois bien que vous êtes connue dans le monde entier.

-Ah bon? dis-je, la joue légèrement rosie par la flatterie.

-Ben oui, maman a écrit votre nom sur google et y avait plein de trucs sur vous !

 

Là, j’ai joué les étonnées. 

 

-Ah ? C’est vrai ? 

 

Comme si je ne m’étais jamais googelisée...

 Là, j’ai repensé au reportage de Benjamin Rasset. I am the media. Il demandait à chaque personne qu’il interviewait s’ils avaient eu l’idée de le rechercher sur la toile avant de le rencontrer.

L’idée que les parents d’élèves le fassent à mon sujet me laisse perplexe. J’ignore si je dois en être ravie ou complètement flippée. Mon amour propre a pris le dessus. J’ai souri en précisant que «le monde entier» était peut être un peu exagéré, mais que oui, je faisais quelques petits trucs qui étaient susceptibles d’intéresser des gens. Ce jour-là, cette enfant a eu deux «TB» dans la marge de son cahier du jour.

 

Le soir, en montant dans ma voiture, j’ai constaté que mon rétroviseur était tourné dans ma direction, j’avais vérifié mon maquillage juste avant d’en descendre le matin même. Google, les miroirs, même combat. Et si je me regardais trop ? 

 

En rentrant chez moi, j’ai ressorti mon vieux poche corné des Métamorphoses d’Ovide. J’ai relu l’histoire de Narcisse. Au début, il ignorait tout de sa splendeur. C’était un beau mec mais il ne le savait pas. Il  refusait toutes les avances que lui faisaient hommes (la réputation des grecs ne date pas d’hier) et femmes du quartier. Un jour, alors qu’il rentrait d’une petite session de chasse, il a aperçu son reflet dans l’eau d’un lac. Comme tout le monde le sait, il est alors devenu raide dingue de lui-même. Jusqu’à en périr, ne pouvant jamais assouvir le désir qu’il avait pour sa petite personne. Mais qu’as-tu voulu nous dire, Ovide ? C’est si mal que ça de s’aimer ? 

 

J’ai alors essayé de lister tous ces moments témoins de mon narcissisme exacerbé. 

 

-Je me regarde dans le miroir, souvent. Je vérifie mes cheveux, mon make-up, mes choix de fringues, j’observe la rondeur de mes seins, la couleur de mes yeux.

 

-Je trie les photos de Valé afin de vous montrer les plus belles d’entre elles. Je  regarde même les anciennes de temps en temps en me disant qu’on fait du bon boulot. 

 

-J’adopte une attitude fière et hautaine lorsqu’à la fin du spectacle les gens applaudissent. J’imagine que, même si on est une troupe et que l’esprit «groupe» doit prédominer, ma performance a quand même été vachement remarquable.

 -Je relis certains de mes articles et je ris. En me disant que, là, vraiment, cette tournure de phrase était bien trouvée.

 -Je pense aux gens qui m’entourent. Je réfléchis. Je me dis que ma vie sociale est riche et que c’est sûrement parce que je suis super sympa comme fille.

 

-Je pense aux gens qui ne m’entourent pas, ou plus. Je réfléchis. Je me dis que s’ils sont partis, c’est sûrement parce qu’ils étaient jaloux.

 

-Je tiens un compte très détaillé de mes followers, lorsque quelqu’un s’en va, je sais qui c’est et en général, je sais pourquoi.

 

Bien sûr, toutes ces choses détestables, je les fais en solo. S’admirer, c’est mal vu. Ce serait comme s’offrir une séance de masturbation en public. C’est indécent. Mais, je me souviens qu’adolescente, j’avais abordé le sujet de la masturbation avec une amie dont la maman était relativement ouverte sur la question. Elle lui avait affirmé qu’il n’y avait pas de mal à se faire du bien. Soit.

 

J’ai essayé de penser à tous ces grands narcissiques médiatiques. Des politiciens, des chanteurs et surtout des écrivains. J’ai repensé aux Confessions de Rousseau, programme de mon bac français en 1998. La façon dont il se mettait en valeur me fascinait. Cet art d’affirmer haut et fort qu’il était unique m’a toujours fait sourire.

 

«Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. Moi seul. Je sens mon coeur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien fait ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.»

 

Les artistes sont probablement les gens les plus narcissiques de ce monde car non seulement, il s’aiment, mais en plus ils en font part à tous. Il faut une sacrée dose de confiance en soi et d’amour propre pour diffuser son point de vue, partager sa douce voix, écrire des mots qui seront lus, jouer un personnage au cinéma ou montrer son corps en mouvement sur une scène.

 

J’ai senti la faille. Les narcissiques avoués ne s’aiment pas réellement. S’ils font étalage de certains de leurs atouts, c’est pour cacher leurs défauts, leurs blessures.  Je me suis souvenue de mes cours de sciences de l’éducation. Pour Jean Piaget, l’égocentrisme est un stade normal du développement de l’enfant. Tous ces gens qui parlent d’eux, qui se mettent à nu aux yeux de tous seraient-ils tous des enfants blessés ? Je ne suis pas psychologue, mais, je vais tenter une petite analyse de mes propres travers.

 

-Si je me regarde dans le miroir, c’est parce que longtemps, j’ai détesté le faire. Lorsque j’étais ado, «j’étais pas la jolie, moi, j’étais sa copine. Celle qu’on voit à peine, qu’on appelle machine». Je crois que j’ai voulu devenir la jolie, une sorte de revanche sur une période trop calme et trop banale. C’est pour ça que mes photos ratées, je ne les garde pas. C’est pour cela aussi que j’évoque les aspects les plus glamours de ma vie. Je vous épargne mes gastro, mes furoncles et mes ongles bouffés une fois par an, parce que mes failles me rappellent que «je suis de celles»*...

 

-Si j’imagine que les gens qui m’ont fui sont tout simplement jaloux, c’est parce que je refuse d’imaginer les erreurs qui ont pu les faire partir. Admettre qu’on s’est trompé, c’est un truc d’adulte. Je ne m’en sens pas toujours capable.

 

-Si je suis avec attention «mon aura 2.0», c’est parce que j’aime à penser qu’un jour, il y aura suffisamment de monde pour acheter le livre que j’écrirai.

 

Donc oui, le narcissisme transporte avec lui un bon potentiel de détestabilité. Parce que trop s’aimer pourrait ne laisser que trop peu de place à l’amour d’autrui. Mais «Charité bien ordonnée commence par soi-même.» Le narcissisme est détestable s’il représente le seul amour qu’on a dans le coeur. 

Mais le narcissisme est aussi et surtout l’un des piliers de la confiance en soi. « La confiance en soi est le premier secret du succès».** Et après tout, sans mon propre narcissisme auriez-vous passé ces 5 minutes pour vous tout seul ? 

 

 

 

*Bénabar, je suis de celles

** Ralph Waldo Emerson

 


Ouest France, 14 octobre 2012

Dis-toi que le Paradis, c'est ici...

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Fin octobre, un lundi, il est 7h50. Je quitte le cocon familial emmitouflée dans mon écharpe «tête de mort» rouge. Cette même écharpe qui, quelques mois plus tôt avait servi à me protéger la tête des rayons brûlants du soleil lors des Vieilles Charrues. Je frissonne, m’installe au volant de ma 500 et allume Europe 1. Je regarde autour de moi; de la brume,  la nuit et je me dis que quelque part, « il y a certainement appuyés sur des bancs, quelques hommes qui se souviennent»*. Octobre m’a prise,et je rêve d’être ailleurs.

 

 

Oui, ailleurs... Mais ailleurs, c’est où? Je me prends à réfléchir à l’endroit précis où je me trouve. A Quimper, dans le Finistère, en Bretagne, en France, en Europe, sur la Terre. «Ailleurs est une sphère infinie dont le centre est ici.» **

Je m’aperçois que franchement,la Terre, comme planète, c’est plutôt cool. Sur Mercure, il doit faire carrément trop chaud et puis, si on a quitté Vénus, ce n’est pas pour y retourner, il n’y a pas d’hommes là bas...  Je pousse plus loin ma réflexion et je me rends compte qu’en France on est plutôt bien aussi. D’un point scientifique, on est bien loti; pas de volcans dangereux, de tremblements de Terre ni de tsunami (à part en Vendée, mais qui a envie de vivre là-bas franchement?). D’un point de vue social quoiqu’on en dise, je suis sûre qu’on y est mieux qu’en Grèce. Même «s’il me semble que la misère serait moins pénible au soleil.»

En puis, surtout,  Je vis en Bretagne. Comment pourrais-je être mieux ailleurs? Les crêpes, les festivals, la rue de la soif, St Malo, les Abers, les menhirs, la roche tremblante, la rue de Siam, Ouessant, Concarneau, mes amis, mon petit jardin, la place St Co... Bien sûr, il y a des endroits nuls en Bretagne, des bleds qui ne servent à rien, mais c’est toujours la Bretagne.

«Là où les eaux se mêlent, là où se finit la Terre, là où est si grand le ciel, là où se bat la mer»***, ben là, on est bien.

Le trajet jusqu’à l’école touchait à sa fin. Je n’avais même pas prêté attention à l’interview d’Elkabbach. J’étais ailleurs ce matin là et pourtant, je rêvais d’ici...

 

 

Mais l’homme est ainsi fait, il a une capacité assez surprenante à être insatisfait. Le truc, c’est que même quand on est bien, on trouve toujours le moyen de se dire qu’ailleurs serait nettement mieux, parce que différent, parce qu’autre, parce que nouveau. On a tous cette propension à croire que l’herbe est toujours plus verte dans le champ d’à côté. Et puis, soyons honnête, la vie nous fait passer des moments fort désagréables qui nous donnent envie de fuir. Alors, être ailleurs, ça peut aussi être à un autre moment. Et des moments douloureux, on en vit tous les jours.

 

 

-quand dans une soirée entre amis, les enfants décident de te montrer un spectacle et qu’ils t’annoncent que ça va durer huit chansons (8 x une moyenne de 3 minutes 30)

-Quand tu demandes à un élève le double de 4 et qu’il te répond 44, tu soupires très fort à l’intérieur de toi même.

-Quand t’as décidé d’aller voir Happy Feet pour faire plaisir aux enfants et que tu as honte pour les gens qui ont créé ce dessin animé.

-Quand t’es à la rue parce que L’Homme n’a pas compris que tu n’avais pas tes clés.

-Quand tu fais la queue chez Disney. Sur une journée de 8 heures à 100 balles, tu attends en moyenne 4H30...

 -Quand tu es sur un canapé rouge en forme de bouche, qu’une caméra est sur toi et que tu sens que vraiment, tu n’es pas du tout télégénique.

 -Quand tu es en voiture, que c’est toi qui conduis, que l’Homme est à côté, qu’il n’y a aucune issue et qu’il décide de te parler de l’état du compte en banque, des papiers à signer,  de la prochaine visite chez l’arrière grand-mère ou de ta mauvaise manie de doubler à la dernière minute.

 -Quand tu es en voiture, que c’est toi qui conduis et que tes enfants ont décidé de se disputer la gourde Astérix du Macdo. Qu’il y a surenchère de cris, de coups et que tu finis par te prendre la gourde dans la tête. En plus, il n’y a même pas de potion magique dedans.

 -Quand tu t’observes dans le miroir, que ton teint est d’une pâleur fantomatique, que tes cheveux n’ont plus d’éclat et que tes robes légères prennent la poussière dans ton dressing. Là, tu voudrais être partout ailleurs, mais surtout n’importe où en été.

 

 J’ai repensé à ce film de Woody Allen, Midnight in Paris. C’est l’histoire d’un jeune écrivain américain épris de Paris et qui vit dans la nostalgie des années folles qu’il n’a pas connues, mais qu’il imagine comme l’âge d’or de la civilisation. A travers un voyage dans le temps, il comprend qu’à chaque époque on rêve du passé et d’endroits magiques, de terres inconnues. On comprend que l’âge d’or et l’endroit magique, c’est à nous de les créer car la vie c’est maintenant et ici. 

 

Oui, nous avons besoin d’ailleurs pour apprendre, pour rêver, pour déconnecter, mais il est vain de croire que nous avons besoin d’ailleurs pour recommencer. J’ai plusieurs amis en ce moment qui envisagent sérieusement de s’en aller, sans se retourner. On peut s’enrichir d’ailleurs, mais il faut se battre pour être heureux ici. Lorsqu’on part, on part avec ses problèmes. Fuir n’est pas une solution. «Il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici»****

 

 

 

Mais être ailleurs, un autre moment, ça coûte cher. Vous connaissez le prix d’une DelLorean volante vous?

Alors, je me suis mise à trouver des astuces pour avoir l’impression d’être ailleurs, tous les jours, un petit peu...

 

 

  •  Je me suis souvent demandée ce que ça donnait le sexe, dans une langue étrangère. Comme voyager, ça coute cher, j’ai suggéré à l’Homme d’essayer. Il a été plutôt timide. J’ai du diriger la manoeuvre. Mais comme déjà en français, c’est pas toujours évident de trouver des mots un peu sexy sans être au choix : vulgaire, chochotte ou éducative . Alors, dans une langue étrangère... J’ai donc décidé de juste parler. J’en ai profité pour réviser mon vocabulaire. En gros, j’ai raconté l’histoire du chat qui m’avait sauté dessus pour échapper au chien qui voulait jouer avec. Cette conversation n’était ni intéressante ni sexy, mais j’ai vraiment un accent mignon quand je parle anglais. Donc ça a marché. J’ai adoré faire l’amour en anglais. Ca change. 

 

  • Dans une maison d’amis, il y a un mur rouge sur la terrasse. Les maisons de l’endroit où je vis ne sont pas particulièrement belles. J’veux dire, ce ne sont pas les jolies maisons en briques rouges des chtis. Non, elles sont d’un blanc sale. Parce que dans ma bande de potes, on n’a pas vraiment les moyens de payer un ravalement. En gros, les banques vont posséder notre maison encore au moins vingt ans. Bref, les habitations  sont un peu grises. Sauf sur cette terrasse. Quand le vendredi, je vais boire un verre là-bas, je suis ailleurs. Quelque part sur une île ensoleillée où il y a du rhum et des fleurs qui sentent bon. 

 

  •  J’écoute Cesaria Evora et son petit Pays, Luz Casal et son Piensa en mi, je relis Un été dans l’ouest de Philippe Labro, je regarde le premier Cri, je vais au sushi bar ou chez Gandhi en face du théâtre Max Jacob, je vais me promener au bois du Nevet, je m’enduis de Monoï même en automne... Vous avez saisi, j’inonde mes sens d’ailleurs. 

 

Heureusement, la vie est gorgée de moments et d’endroits plaisants. Le matin, lorsque sonne le réveil, je me souviens que vraiment, mon lit, c’est du bonheur à l’état pur. Je crois que c’est ça le secret, trouver en chaque instant, en chaque endroit où se cache le merveilleux. Ma petite fille vient de rentrer, elle a trouvé des «sleurs et une lalumette» dans le jardin. Ca a l’air de la mettre en joie. Or, «la joie, c’est en nous qu’on la trouve, pas ailleurs.»***

 

 
 
 

 

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*Cabrel, Octobre

** François Cavanna

*** Je ne serai jamais ta Parisienne, Miossec pour Nolwenn Leroy

**** Eugène Guillevic

Petit suicide entre amis

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Ou la fin de "la dame aux camel lights"*

 

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L’autre jour, j’observais quelques photos de mon enfance. De nos réunions de famille je garde des rires, des moments de tendresses et de la fumée. Beaucoup de fumée. Lorsque j’étais enfant, il n’y avait pas de non fumeurs. Fumer, c’était un truc de grands. Les adultes qui ne fumaient pas me semblaient moins mystérieux. Moins différents de moi. Je voyais en eux des médiateurs entre l’âge tendre et le monde obscure des adultes. Je les voyais comme des extra-terrestres. Je pressentais bien une supériorité mentale de leur part sur tous les autres. J’ignorais tout du danger qu'engendraient ces petits tubes blancs et jaunes. Je savais juste que je n’y avais pas accès quand tous les autres, de plus d’un mètre quarante-cinq, oui.  

 

Les adultes fumaient partout : dans la cuisine au petit déjeuner, dans le salon pour l’apéro pendant qu’on jouait à côté, dans la galerie marchande d’Auchan Englos après les courses, dans la voiture ,et c’était bien là le plus insupportable. On en finissait par croire que fumer était obligatoire, que ça allait avec les factures, les responsabilités, le lit double qu’on partage. En primaire, même lorsqu’on allait dans le bureau du directeur, en guise de punition, on se faisait enfumer. 

 

Pourtant, j’ai réussi à passer le lycée sans craquer. A chaque fois qu’un copain «sympa» m’en proposait une, je disais non : J’ai dit non en Colo à Hyères, j’ai dit non au lycée, à Douai, à une grande brune habillée en hyppie, j’ai dit non à mon premier amoureux sérieux, j’ai dit non à ma meilleure copine Steph qui fumait en cachette chez moi parce que ma mère ne balançait pas mes copines. J’ai dit non à ma curiosité parce que je me doutais bien que je n’en sortirais pas meilleure.

 

Jusqu’au jour où j’ai dit oui à mon premier verre d’alcool. Bizarrement, je trouvais moins culpabilisant de m’enfiler un whisky coke que d’inhaler une bouffée de nicotine. Et pourtant... 

C’était un été. Juste après le Bac S. En vacances, une soirée «feu de camp» sur une crique du Finistère. On écoutait de la musique. Il faisait noir. on se draguouillait maladroitement. On buvait de l’alcool et on fumait des clopes. Celles des autres. Parce qu’on en achetait pas encore.

 Je crois qu’absolument tout le monde fumait autour de moi. En tout cas, j’ai  fini par ne plus fréquenter que des gens qui fumaient. 

Je me trouvais cool avec une cigarette entre les doigts. J’étais socialement intégrée. Je fumais des roulées quand je voulais avoir l’air grunge et des Vogue quand je voulais être chic. Le tabac était un accessoire indispensable au look de la journée.

 

Et me voilà aujourd’hui, trente et un balais, et trois arrêts de la clope plus tard, avec cette petite conscience qui commence à vraiment se faire entendre. Fumer tue, pue, coûte... C’est ridicule de le dire, on le sait. Tous les fumeurs de ma génération ont envie d’arrêter, arrêtent ou projettent de le faire. Mais, c’est fou, le nombre de raisons qu’on est capable de trouver pour ne pas franchir le pas...


 

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la mauvaise foi est la ligne directrice de cette liste :

 

  • Y aura toujours des apéros. Arrêter de fumer, dans un premier temps, c’est arrêter de faire des soirées. En plein sevrage, vaut mieux pas se faire une fête un peu arrosée. Ensuite, quand tu ne fumes plus pour de bon, tu ne vas plus au soirées de toutes façons, parce que tu penses qu’il y a trop de fumée. Tu trouves ça désagréable.

 

  • Y aura toujours des gens qui m’énerveront et, seule, une petit clope pourra m’apaiser et m’empêcher de dire dans l’instant ce que je pense des dits gens.

 

  • Je n’aurais plus aucune raison de prendre des pauses. Les non-fumeurs travaillent deux fois plus que les autres. Sont fous !

 

  • Je viens de m’acheter un nouveau sac à main. J’adore y fourrer plein de trucs. Si ça se trouve, vais remplacer les clopes par des trucs à manger.

 

  • Les aiguilles d’acuponcture ne marcheront jamais sur moi. Parce qu’à part me faire mal,les aiguilles...

 

  • J’ai 267 briquets dans un pot. J’en ferais quoi ? Pour une fois que j’en ai plein.

 

  • Je vais devenir une ancienne fumeuse qui pensent que ceux qui n’ont pas arrêté sont faibles et sans aucune personnalité.

 

  • Qu’en est-t-il de la clope après l’amour si j’arrête? Ce moment. Juste après. L’acte d’amour perdure encore dans les volutes de cigarette. Un instant volé, on y repense. On fait le bilan. C’était bien? Quand c’est le cas, cette cigarette est délicieuse. On la savoure. Lorsque l’acte a été désastreux, elle sert de réconfort, de changement de sujet. La clope est parfaite pour le sexe.

 

  • Si j’arrête de fumer, je vais avoir un patch et je vais le montrer à tout le monde, rien que pour crâner. Ca va agacer tous mes amis.

 

  • Le développement de mes sens va faire l’objet d’un paragraphe par article, cela risque de vous énerver aussi.

 

  • Même si j’ai affirmé qu’on avait le droit d’être Belle comme un Boticelli, l’inévitable prise de poids qui s’ensuivra m’éloignera de mon projet «Miss Météo sur Canal».

 

Oui, face à toutes ces difficultés, arrêter semble impossible. Et pourtant...

 

Je me suis mise à repenser à toutes ces choses que je reporte à «après ma clope».

 

Vider le lave-vaisselle, plier le linge, préparer mes fiches de prep, envoyer un mail au rédac-chef, écouter la musique que m’a suggérée ma prof de danse, feuilleter mon nouvel Art et Décoration. Je serais bien plus accomplie et je terminerais plein de trucs si j’arrêtais de fumer.

 

Et puis, je me suis mise à penser à elles. Mes filles. Ces êtres que j’ai tellement voulus, que j’aime bien plus que ma vie et qui, chaque jour, réclament leur dose de tendresse à corps et à cris. 

-Maman, j’ai envie d’un câlin.... Oui, après ma clope.

-Maman, viens voir mon village de playmobils.... Oui, après ma clope.

-Maman, tu peux me faire réviser ma poésie ?...... 

 

La plupart du temps, après la clope, j’ai oublié ces demandes d’amour et d’attention. J’ai oublié le calin, j’ai oublié les jeux, j’ai oublié la poésie. Je crois que j’en ai même oublié que j’étais un modèle pour elle, tout comme mes parents l’étaient pour moi. Si je fume, elles fumeront probablement. Et cette idée m’est tout simplement inacceptable.

ET puis finalement continuer à fumer ne serait rien qu’un  manque de respect envers  ma propre personne. Parce qu'on a qu’une vie. Je crois que ça y est. c’est intégré dans ma tête. Je n’aurais pas de deuxième chance de voir évoluer mes filles dans la vie. Je n’aurais pas de deuxième vie auprès de l’Homme. Je n’aurais pas de seconde chance de mener une vie saine et longue. C’est con d’abîmer une machine qui est, de toute façon condamnée. Je crois que sur ces paroles, je vais allumer ma dernière cigarette.Je vais la savourer. Je vais lui dire aurevoir. Parce que c’était drôle, mais pas tant que ça finalement «C’est bon aujourd’hui, d’être en vie, plutôt que d’être raide mort. J’ai mis du vent dans mes poumons, j’en prendrais bien encore pour cent ans»**

 

 Après tout, même Carry avait fini par arrêter de fumer.

 

 

* ALdebert, la dame aux camel lights

** Raphaël, c'est bon aujourd'hui


"Une fille du mouvement, ça tourne avec le vent"

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La mode ? Mon oeil !

 

Il y a quelques semaines, le rédac-chef du côté Quimper m’a proposée une chronique mode. Son ambition était de me voir parler sapes. Hum... Ceux qui me connaissent doivent bien savoir que je n’ai rien d’une it-girl. La plupart du temps, je m’habille à l’arrache parce que mes réflexions matinales sur le look de la journée finissent toujours par me filer mal au crâne. Je ne suis pas blogueuse mode qu’on soit d’accord une bonne fois pour toutes. Je ne suis même pas une vraie blogueuse (mais ça, c’est un autre débat). Jamais vous ne me verrez enfiler une chemise ornée de bagnoles de couleur ou de flamands roses. Je ne porterai pas deux montres sur le même poignet pour faire mon intéressante et je ne zoomerai jamais sur la couture d’une veste, juste pour vous faire admirer son surpiqué délicat.

Attention, je ne viens ici en aucun cas critiquer celles et ceux qui le font. Parce que, dans mes promenades sur la toile, il m’arrive de tomber sur des cybers moders de talent. Chez Comme un camion link pour les garçons à Pourquoi pas Coline link par exemple, il y a du goût, de l’humour et un style dans l’écriture. Les folies de Nadègelink est un blog très esthétique et Les yeux d’Audrey link nous parle de la mode de la rue, celle du quotidien, de l’accessible.Mais vous savez bien ce que c’est le web... Chacun peut y mettre ce qu’il veut. Chacun peut essayer de devenir quelqu’un. Soyez intelligents, triez un peu. Ce n’est pas ceux qui crient le plus fort qui vous parlent le mieux ;-)

 

Bref, je suis quand même chroniqueuse mode... Mon oeil «expert» a pour mission de repérer dans mes errements quimpérois les gens qui ont un style. 

 

J’observe beaucoup les gens. J’adore ça. Mais, en général, j’ai une approche plutôt behavoriste et pas vraiment karlLagerfeldiste. 

 

Bon, ok, je suis une fille et j’ai quelques fashion connaissances et si les marques m’envoyaient des fringues gratuits en échange d’un article sponsorisé, j’aurais sûrement beaucoup de plaisir à les porter. Mais à choisir, je préfèrerais qu’on m’envoie une 5OO plutôt qu’un top Abercrombie.

 

Une crâneuse telle que moi non modeuse... il y a un problème, ça doit remonter à l’enfance...

 

1996.

Je suis en 3ème.

On fait une minute de silence pour la mort de Mitterrand en salle de Perm au collège Rousseau.

Les numéros de téléphone s’allongent de deux chiffres.

Je prépare le brevet des collèges avec déjà une réelle aversion pour les maths.

Dave Gahan essaie de se foutre en l’air dans un club de Los Angeles.

On se déchaine sur la Macarena.

 

 C’est cette année là que j’ai eu mes premières envies de mode.

 

Toutes les minettes du collège les ont portées : les grandes chaussettes qui remontent jusqu’aux genoux.  Mais moi, j’avais pas le droit. C’était pas de mon âge d’après Papa. Et sur ce coup là, maman n’avait pas l’intention de me couvrir. Je n’avais pas d’argent personnel mais, dans le placard maternel, j’ai réussi à en trouver une paire. Une vraie paire. Elles étaient noires et géantes. Bon, le talon m’arrivait à la cheville, mais dans mes imitations Doc Marteens de la Halle aux chaussures ça ne se verrait pas... Juste avant de partir pour l’école, alors que Papa m’avait aperçue avec les jambes uniquement recouvertes de collant «couleur peau bronzée», je me suis cachée derrière le mur du garage pour déplier le saint Graal, jusqu’en haut. Ah non, j’ai du improviser un léger ourlet avec des trombones ; Elles étaient vraiment grandes ces chaussettes ! 

Et, finalement, il  y avait un autre problème. Elles n’avaient pas d’élastique en haut. J’ai passé la journée à les remonter. Quelle classe !

 

Cette même année, j’ai tenté le «pattes d’eph» mixé avec les seules chaussures à talons de ma mère. Je ressemblais vaguement à une chanteuse d’Abba qui aurait piqué les godasses de Caroline Ingalls. Et comme tout Ingalls qui se respecte, j’ai vécu un drame affreux. Mon pied droit s’est pris la jambe gauche en plein milieu de la cour de récré. Il faut savoir qu’un pattes d’eph c’est extrêmement dangereux. Enfin, surtout pour l’égo.

 

Je me demande encore comment j’ai fait pour survivre à une adolescence aussi terrible.

 

-Les pulls polaires et leurs couleurs flashies.

-les décolletés en plein hiver parce que j’avais des seins.

-les Perfecto pour avoir l’air un peu rock et rebelle.

-les jupes tubes avec lesquelles la taille de tes pas n’excède pas 12 cm.

-les baskets de sport avec un pantalon noir à pinces parce qu’une fois Ophélie Winter l’avait fait sur le plateau du Hit Machine.

-les caleçons  pysché en lycra. «Caleçon», c’est comme ça qu’on appelait les leggings en 1990...

-le bomber et sa coupe Sumo...

 

Honnêtement, c’était vraiment pas cool d’être ado dans les années 90. C’est sûrement une des pires décennies culturelles de toute l’histoire de l’humanité.

 

Depuis, je me suis rencardée, j’ai regardé attentivement chaque épisode de Sex and the City trois fois. J’ai feuilleté absolument toutes les publications féminines. J’ai lu tous les épisodes de Rebecca Bloomwood. Je me suis achetée des tee-shirts Tommy Hilfinger, une robe Jus d’Orange (la classique petite robe noire), je porte une Ice watch et je viens de faire l’acquisition d’une écharpe en peau de chat qui se noue avec des rubans. Mais je n’essaie plus de porter ce qui ne me va pas, juste pour être IN. J’ai compris que les tailles basses, ce n’était pas pour moi et que le noir sera définitivement la couleur préférée de mes rondeurs.Je pense donc qu’aujourd’hui, même si je n’ai jamais mis les pieds à la St Martins School, je suis hyper calée. D’où mon statut d’experte es mode sur la Bretagne, haut lieu du style, mondialement connu. Il m’est avis qu’après la Garden Paté de Pouldreuzic, les Breizh’péro de l’After Work, le prochain évènement pipole sera une Bigoudène Fashion Week... Et je vous promets que si ça arrive, je serais la première à monter sur le podium avec la coiffe d’une des mamies Tipiak ! Je suis sûre que même avec un chapeau en forme de phalus sur la tête, je peux envoyer du rêve. «J’ai toujours respecté la mode, surtout la mienne.»*

 

«C'est Barbie Zulette qui va dans toutes les fêtes

Elle joue la starlette et moi ça m'prend la tête

Elle sort avec Ken même sans plastique

Rappelle-toi de l'époque où tu sautais à l'élastique

Son sac de bonbons devenu carnet d' téléphone

Fini d'être mignonne, tu préfères être bonne

Respecte-toi, je ne le ferai pas pour toi

Une fille du mouvement, ça tourne avec le vent»**

 

 

*PierrePerret

** Doc Gynéco, Fille du mouv

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Impassible n'est pas français

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On prend parfois des décisions potentiellement lourdes de conséquences dans nos existences... Bien sûr, je pourrais évoquer les choix qui changent radicalement le cours d’une vie. Comme partir loin, changer l’Homme ou lui faire un nouveau bébé, démissionner de l’éducation nationale ou remplacer la 500 bleue marine par une rose fluo (paraît que c’est ma couleur préférée). Mais non. J’ai juste arrêté de fumer. Et ma vie a changé. Je fais effectivement plus de câlins aux filles, ma maison est rangée et je sens bon. Dans les bars, je reste au chaud, je bois moins d’alcool et j’ai toujours de la monnaie dans mon sac. Je peux faire une diagonale de déboulés ou de grands jetés sans être à bout de souffle à mi-parcours. Ah oui, et je crâne avec mon patch aussi. Mais ça, je vous avais prévenus.

 

A priori, arrêter de fumer a apporté dans ma vie un lot de changements positifs. Je vais désormais mener une existence calme, saine et riche. Oui, sauf que... Les gens sains, calmes et riches... ILS M’ENERVENT !!!

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Dès que j’allume la radio, que je regarde Itélé, que je survole les timelines des réseaux sociaux, que j’ouvre mon Ouest France, j’entends parler de ZLATAN ! Non mais c’est quoi ce nom d’abord ? 

 «Non, non, nous ne parlons pas de foot, mais de Zlatan!!!»,

 «Mais qui va gagner l’équivalant du Goncourt suédois? Zlatan bien sûr !»...

«Tu sais pas quoi ? Zlatan est le cousin du frère d’un pote d’une fille que je connais...»

AAAAAHHHHHHH ! J’en ai ras le scapulaire de Zlatan.

 

 

 Mercredi, je me suis levée à 7h30 pour aller en animation pédagogique. Quand je suis devenue maîtresse d’école, c’était pour ne pas bosser le mercredi que je sache. Je rate mon maquillage nude, je me retrouve ressemblant vaguement à un personnage de la Cage aux folles. En arrivant sur le parking de l’IUFM, une espèce de bécasse me regarde méchamment parce que mon ENORME Fiat 5OO l’empêche de passer. Je me suis installée dans la salle à 9h00. Trois heures plus tard, j’ai regardé ma montre, il était 9h20...*

A la pause de 10 minutes,  34 personnes attendaient devant la machine à café. A raison d’au-moins une bonne minute par café,  24 auraient dû pertinemment comprendre qu’ils n’auraient pas le temps. Ils auraient donc pu se barrer et me laisser la place. Je n’aurais donc eu qu’une petite minute de retard... Mais non, ils restaient là à attendre bêtement. 12H06, La conférence bien qu’intéressante ne s’arrêtait pas. Je trépignais. Ca m’a rappelé ces minutes interminables quand, à la fin du cours de maths, le prof prolongeait le massacre. Le sac était fermé. Il voyait bien qu’on n'y était plus. Tous prêts à rejoindre les potes de TS3 dans le foyer pour jouer à la Belotte. (Oui, j’ai fait un bac S, j’aime bien le dire de temps en temps). 

 

Il y a des gens qui pensent que leur avis est hyper important, mais dont l’engagement ressemble à celui d’un discours de Miss France. Il y en a d’autres qui pensent être Pygmalion, critique littéraire ou révolutionnaire. Il y a ceux qui portent leur intérêt pour la télé-réalité comme un étendard.  Ceux qui critiquent tout, juste pour faire croire qu’ils ont de la personnalité. Il y en a qui twittent à 8h pour dire bonjour, jusqu’à minuit pour dire bonne nuit en nous précisant avec qui ils ont mangé entre deux. (Ouah, ils mangent en plus). Il y a des hommes qui pensent que j’écris ces articles avec photos à l’appui pour cyber-draguer et des filles qui me détestent juste par jalousie. (oui, je suis devenue la fille aux gros seins et alors ?)...

 

Et il y a

 

-tous ces enfants qui continuent à ne pas accorder leurs groupes nominaux au pluriel (chers parents d’élèves qui me lisez, aidez-moi ! accrochez les règles de grammaire dans leur chambre).

-les filles qui pensent toujours que sous les coussins du canapé, je ne trouve pas leurs papiers de bonbons.

-Cette «amie» qui me demande si je n’ai pas un peu grossi.

-Ces gens qui adorent les réunions.

-ce muret sur le parking de l’opticien qui a rencontré l’aile droite de ma caisse.

-Copé et Fillon.

-Les faux culs 1 qui me veulent du «bien» parce que j’ai vaguement parlé d’un rendez-vous pour la télé.

-l’Homme qui insiste quand j’ai dit «non, pas ce soir». Non, c’est non !

-Alisc qui ne devine pas mon magnifique bouclier sur draw something. Alors que j’y ai mis tout mon coeur.

-Les faux culs 2 qui cassent les gens que je déteste pour me faire plaisir et qui font probablement l’inverse à qui de droit.

 

 

 

 Tous ces gens-là m’énervent au plus haut point !

 

 

 

 

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Et puis il y a eu «l’intelligente» intervention d’une espèce de «Lachenvie»... Un pauvre type aigri dont la seule caractéristique est d’être méchant. Gratuitement. Juste parce qu’il ne possède pas la moindre qualité à mettre en avant. Je ne suis ni "bonasse ni jolie. Donc je ne peux être ni miss France ni présentatrice TV". Oh mon Dieu ! Ma vie est foutue ! 

Dans un premier temps, je crois bien que j’ai failli être énervée. Et je me suis dit que mon sevrage de nicotine serait bientôt terminé, mais que malheureusement pour lui, aucun patch ne viendrait jamais le rendre moins con. Ca m’a apaisée.

 

Ca m’a surtout fait comprendre que je devais énerver du monde moi aussi.

 

  • L’Homme quand je dis «Non, pas ce soir chéri» après avoir déambulé en nuisette devant lui.
  • la discrète Alisc quand je la cite. 
  • Les faux-culs 1 et 2 qui découvrent enfin que je les ai grillés.
  • Les parents d’élèves qui doivent se dire que je ferais mieux de préparer des exercices sur l’accord dans le groupe nominal plutôt que de m’énerver sur internet.
  • Mes filles qui n’en peuvent plus de m’entendre râler sur le bronx ambiant.

 

 C’est de bonne guerre...

 

L’énervement n’est pas un sentiment honorable. Tout le monde le sait. Dans le dictionnaire de médecine de 1840, on trouve la définition suivante du mot hystérie :  «maladie particulière au sexe féminin ; c'est le plus souvent elle que l'on désigne vulgairement sous les noms de vapeurs, de maux de nerf, d'attaques de nerfs. Chez les femmes d'une forte constitution, elle cesse quelquefois spontanément par le mariage »...

 

Dans le film «Oh my God !» de Tania Wexler, on raconte comment un médecin, très habile de ses mains, a inventé le vibromasseur pour soigner ce mal de femme. Quel génie ! Arrêter de fumer a fait de moi une grande hystérique qu’il va falloir soigner  à grands coups d’objets à piles... M’en vais, de ce pas, écrire cela au Père-Noël.

 

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*entendu sur Europe1 , j’ai pas pu m’empêcher de la piquer...

 

Le soir où tout devient possible...

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 Lorsque nous entrons dans la période sacrée de l’avent, je sens monter en moi des émotions très fortes. Depuis toujours, je n’y peux rien. Certains individus acariâtres et probablement radins ne verront en moi qu’une victime de Coca Cola et de toutes ces enseignes qui, chaque année, profitent des fêtes pour se faire du blé.

 

 Mais, en réalité, ils se trompent. 

 

Ca me soule profondément de dépenser mon argent pour les autres. Qui de mieux que soi-même pour se faire des cadeaux qui nous enchantent ? Non, en réalité, ce qui me plait à Noël, c’est cette impression soudaine que ma vie pourrait ressembler à une comédie américaine. Les lumières colorées, la bonne bouffe, les journées courtes, mon bonnet en laine et mes mitaines à rayures. Tous ces détails me rappellent Dawson, Macauley Culkin et le Central Perk. Du coup,  J’aime mon prochain, je souris aux inconnus de tous bords, j’allume des bougies en écoutant des playlists jazzy sur deezer, je laisse rentrer le chien dans la maison. Je choisis mon angle de prise de vue. Je laisse hors champ tout ce qui ne scintille pas. Allez, silence, ça tourne...

 

J’ai toujours trouvé que les familles américaines de mes films avaient un sens inné de la décoration de Noël. Chez les McCallister, les guirlandes lumineuses de la maison s’allument à heures fixes et ne semblent même pas être branchées tellement ils sont forts pour planquer les prises. Les boules du sapin sont disposées de manière harmonieuse et ils savent parfaitement utiliser les cheveux d’ange, un par un, sans touffes brillantes. Lorsque je me promène dans les bleds du coin, j’ai l’impression qu’un père Noël nain et décharné se suicide toutes les deux maisons. Ou alors, peut-être, les enfants ont-ils voulu le balancer par la fenêtre, de peur qu’il ne s’agisse d’un de ces fous furieux qui hantent les rues et les cours d’école? 

sapin dessin 5 minutes pour moi toute seule-copie-1Personne ne trouve, non plus, la place idéale du sapin ; à chaque fois qu’on veut brancher les guirlandes, on doit se mettre à quatre pattes sous les branches piquantes et la seule rallonge qu’on trouve s’avère être orange et longue de 25 mètres.

 

Au pied dudit sapin, les cadeaux n’ont jamais la prestance hollywoodienne dont on rêverait. A chaque fois que je fais un paquet, j’y mets tout mon coeur. Je fais comme la fleuriste, je m’excite sur le bolduc à grands coups de ciseaux pour le faire friser. Et pourtant mes noeuds pendent lamentablement sur le paquet. Un Noël, j’avais décidé de n’offrir que des livres et des CD pour faciliter la séance de torture. Depuis qu’on écoute la musique sur le net, les gens n’aiment plus recevoir de CD, quant aux livres... 


Oui, donc pour le décor, on repassera... Mais pour le reste?

 

-Pour la bande originale, le cinéma a Sinatra quand nous, on se tape Claude Barzotti.

-Ils ont de la neige, on a de la pluie.

- Pour les bonnes oeuvres, de jolies nanas réclament une petite pièce avec des tirelires en métal Vintage. Des mamies qui sentent la soupe nous refilent des sachets plastiques devant l’entrée du super U pour les resto du coeur.

-Le Père-Noël du magasin de jouets de New-York (haut lieu de la comédie américanoëlle) est encore plus vrai que son pote du pôle Nord. On a des ado qui veulent subventionner leur voyage de classe. «Maman, il a plein de boutons le père-Noël, pourquoiiiiii?» 

-Les méchants deviennent gentils, Scrooge cessent d’être radin. Chez moi, la fille aux gros seins a fait des émules. Elle a de plus en plus de copines dont je voudrais rayer la voiture.

-Le mec s’aperçoit, le soir du réveillon, qu’il aime vraiment la fille de tout son coeur. Il va chez elle, jette des petits cailloux à sa fenêtre, lui fait la plus belle déclaration d’amour de toute l’histoire du cinéma sur l’air de Silent Night. En vrai, le mec se dit que ce soir, ça caille, qu’il l’aime bien, mais que ça peut attendre parce que, là, y a ses potes qui proposent un alter Noël au pub.

- Dans les films, à la télé, ils ont des programmes géniaux. Ils passent It’s a wonderful life de Capra, nous, on se retape inlassablement Angélique Marquise des Anges. Je les reconnais à la première seconde de visionnage alors que je n’en ai jamais regardé un seul. Qui aime ça ? Dénoncez-vous et argumentez s’il vous plait ! (L’année prochaine vous paierez ma redevance).

 

 

Je suis une douce rêveuse, une romantique dans l’âme. J’ai pleuré quand Rose a laissé couler Jack. Grâce à Sam wit, je sais aussi que «c’est merveilleux Molly, l’amour qu’on a en soi, on l’emporte avec soi». J’ai appris l’amour à grands coups de comédies mièvres. Pour Noël, c’est pareil. Grâce à Monica Geller, mes sapins sont toujours merveilleux. Meg Ryan m’a fait comprendre que Joni Mitchell était une chanteuse incontournable pour les soirées de décembre et Picsou m’a rappelé qu’on avait tous droit à une chance de changer, de devenir meilleur, que la nuit de Noël était aussi faite pour ça... La perspective des fêtes me donne toujours l’espoir d’une période bénie où tout serait beau et lisse, comme dans les films. La vérité c’est que rien ne change à Noël. 

 

-Denisot ne va pas m’appeler pour présenter la météo.

-l’équipe de Valérie Damidot ne va pas débarquer pour refaire ma maison.

-L’esprit des personnes disparues qu’on a aimées ne viendront pas nous rendre visite pour nous réchauffer le coeur.

-La dinde restera encore une viande sèche et on se vengera sur la sauce aux trompettes de la mort.

-Ce sont les enfants qui mangeront les déco en pâte d’amande sur la bûche, parce qu’ils sont petits, faut être gentil.

-Aucune fée ne viendra ramasser tous les papiers cadeaux qui traînent.

-J’aurai oublié d’acheter des piles pour les jouets et les filles ne pourront en profiter qu’à partir du 26.

 

 

Liam Neeson, au début de Love Actually, a perdu sa femme. 5 semaines avant Noël. Dur ! A la fin du film, le soir du réveillon, 5 semaines après la mort de sa femme, il rencontre Claudia Schiffer qui lui redonne le sourire. 5 semaines après la mort de sa femme ! La magie de Noël n’existe peut-être que sur nos écrans finalement. En général, l’attente est toujours meilleure que le moment M. Chaque année, une fois Noël passé, je me dis que ce n’était pas si génial que ça. Et chaque année suivante je me remets à attendre ce jour avec autant d’ardeur et d’excitation qu’un enfant de 6 ans. 

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Mais, pour être tout à fait honnête, cette fois, mon imagination n’est pas la seule responsable de ce rêve d’un Noël blanc. En me promenant à Quimper ces dernières semaines, je me suis mise à croire que la ville était devenue un véritable studio de Los Angeles. Je ne dois pas être la seule à avoir besoin de cet espoir, de cette féérie, de ces lumières qui éblouissent et faussent la perception des choses. Peut être que la magie de Noël, c’est juste ça. Une même attente partagée par l’humanité. L’espoir d’une trêve, d’une pause dans des vies toujours plus rapides, plus effrayantes. Comme à Noël, il faut être généreux, je vous offre cette jolie promenade dans ma ville. Remercions le lutin Valé pour ça. Lancez la musique et parcourez les images. 

 

Joyeux Noël à tous ! enfin à presque tous :-) (faut pas exagérer non plus)

 

Pour un verygood trip, lancez la musique avant la balade ;-)

 

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5 minutes pour moi toute seule, le clip

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Ces dernières semaines, avec Igor, on a joué avec la caméra. Enfin, j’ai joué et Igor a travaillé. Le résultat, c’est cette vidéo qu’on a eu du mal à catégoriser. Clip ? Court métrage ? Reportage ? Peu importe... Voici un petit aperçu de ce qu’est 5 minutes pour moi toute seule

 

Elle est pour toi  mon petit lecteur. Si tu te demandais comment on occupait notre temps, tu as une ébauche de réponse. 

 

Elle est aussi pour toi, potentiel futur lecteur. Si tu te demandes pourquoi cette vidéo, promène toi sur le blog et tu comprendras que tout ça, c’est avant tout une histoire d’écriture, de réflexion, de ratures, de dérision. Peut-être te reconnaîtras-tu en moi... Peut-être reconnaîtras-tu ta soeur, ton pote ou ta mère ? J’ose espérer que tu y retrouveras une certaine forme d’humanité qui te sera familière. 

 

Quoiqu’il en soit, merci à vous tous. Sans vous, ce serait vachement moins motivant !

 

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Le jour où Instagram m'a conduite à la téloche.

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J’ai découvert une facette de ma personne quand facebook est arrivé dans mon existence. C’était en 2008. J’étais enceinte. J’ai nourri un chiot virtuel, j’ai retrouvé des copains du collège Rousseau et sur Wordchallenge, j’ai battu des records de malade, j’ai presque accouché en direct. J’ai donc pressenti et expérimenté une certaine mise en scène de la vie. Ca m’a plu. Travailler son image, essayer d’être drôle souvent, subtile plus rarement m’a soudainement semblé plus simple que dans la vraie vie.

 

J’ai essayé Twitter un an après, pendant quelques jours. Je n’ai pas aimé. Je n’ai pas compris. J’ai laissé tomber pour y revenir l’été dernier, en quête de nouvelles fraîches et rapides sur l’actualité. En m’y promenant, j’ai imaginé que je pourrais potentiellement en faire une bonne plate-forme de partage. Un endroit où des gens pourraient découvrir ce que je faisais, qui j’étais. De nombreuses personnes sont des stars de Twitter sans avoir rien à proposer de plus. De bons tweets, des hashtags intelligents et fédérateurs, des clins d’oeil bien placés, voire un certain panache dans la cyber-flagornerie. Tout flatteur vit aux dépends de celui qui le re-twitte. Mais je suis naze pour faire ça. Après environ 7 ou 800 posts de moins de 140 caractères, et une petite centaine de followers, force est d’admettre que je ne sais pas faire. 

 

Récemment, j’ai mis ce chiffre en perspective...

 

Il y a trois mois, Valé, dont vous admirez les clichés, a créé un compte «5 minutes pour moi toute seule» sur Instagram. En peu de temps, elle est parvenue à obtenir plus de 1000 abonnés à sa page avec seulement une bonne quarantaine d’images. Oui, elle est meilleure que moi. Un bon soldat du web, un oeil affuté et de la ressource. Je la recommanderais de tout coeur à une boîte de comm’ si je n’avais pas envie de la garder pour moi. D’ailleurs, j’en dis déjà trop.

 

Instagram...

 

Vous connaissez ? Vous avez déjà vu ce logo au moins?


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La première fois que j’ai vu une photo Instagram, c’était sur la page d’Audrey. J’adorais le rendu de ces photos. Ce côté Vintage, hyper tendance. J’ai longtemps cru que c’était un logiciel qu’il fallait absolument qu’on se procure. J’avais des envies de photos carrées. Allez comprendre... Tout est beau avec Instagram ; L’assiette de sushis, les chaussures de danse négligemment posées sur le parquet, cet arc en ciel au dessus du pont de Ste Marine... Tellement beau que finalement, Instagram, est devenu mon Soap. Quand certains zappent sur leur TV pour voir d’autres vies que la leur, je me promène sur Instagram et j’observe des instants de vies que des gens comme vous et moi ont cherché à mettre en scène. C’est un lieu où l’expression est plus libre encore que sur les autres réseaux. Plus libre et plus esthétique. Quand en 2010, on trouvait un bon statut Facebook à l’heure, aujourd’hui, certains trouvent une jolie chose à photographier par jour. Et moi,  je me laisse embarquer dans ces si jolies vies.

 

Kaa 75 me raconte Paris en noir et blanc. Monpetitdoigt met en scène sa petite statue de la liberté et nous montre de la Bretagne avec un regard amusé. Gaga_one et son carnet aux petites choses nous présente un univers varié et coloré, elle sait  voir la beauté dans toute chose. Ooblik et sa tendre famille.Il y a aussi cette maman, Julo35, dont les enfants sont si photogéniques qu’il se dégage de chaque cliché,  une certaine poésie. Il y en a tant d’autres encore : Lemecquitweet, Cyriljouison, rachelvdz ou steph_ih... Tous ces gens nous offrent des morceaux de vie. Je suis accroc à eux autant qu’à un épisode d’Homeland.

 

 

Je sais que pour beaucoup d’entre vous, le compte à rebours à commencé, que vous envisagez sérieusement de quitter Instagram sous peu. Par pitié, ne le faites pas. Vous me manqueriez.

 

Et puis, il faut bien que j’en vienne au fait... Parce que c’est comme ça que je vous ai vendu le présent article.

 

 

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 Instagram m’a permise de faire la connaissance de Ranxerox. A force de regarder les clichés de Valé,sa curiosité a fini par le mener jusqu’ici, jusqu’à mes chroniques. Cameraman de son état, Fred (parce que c’est ça son vrai nom) a beaucoup aimé «5minutes». Fred filme des voitures entre autres choses ;-). Il bosse pour V6, une émission du groupe AB. Et Fred a lu Tout ce qui se passe dans la 500 reste dans la 500. (Ce qui se passe dessus aussi d’ailleurs) . Fred a ri et s’est imaginé me filmant au volant d’une 500. Il a vendu l’idée à son rédac-chef Nico qui a, lui même, proposé le projet à son Boss. 

 

 

 

Et je suis partie à Paris.

 

 

 

Je pourrais vous raconter dans le détail ce tournage. Vous dire à quel point ces deux joyeux parisiens ont su nous accueillir, je pourrais vous parler de cette brasserie dans laquelle nous avons mangé, le froid, ce matin-là, sur les bords de Seine. Je pourrais même évoquer ces instants où je ne savais soudainement plus quoi dire, parce que je savais que j’étais filmée. Mais, je vais faire comme mes Igers* adorés, je vais laisser les images de Valé vous le conter. 

 

 

 


 

 

 

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Si la curiosité vous pousse à regarder V6, voici l’émission diffusée le 3 janvier dernier. Je remercie toute l’équipe pour ce travail. C’était vraiment amusant de me voir à la téloche. Bon, Monsieur voix off, le nom du blog c’est «5 minutes pour moi toute seule». Non mais !

Le reportage sur la 500 se situe environ à 7 minutes 30, je dois apparaître vers 9 minutes. Allez, souriez, je suis filmée !

 


 

 

*un Iger, c'est un Instagramer... J'ai mis un temps fou à le comprendre. 

 

Auprès de mon arbre

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Parce que parfois, il y a des trucs qui m’énervent, qui me font rêver ou pleurer... Mais qu’il n’y a pas besoin de quatre pages pour le dire.

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Je ne suis pas écolo. Enfin, pas autant qu’il le faudrait. Alors bien sûr , je trie mes déchets, j’ai une boîte à piles, j’éteins la lumière de la salle des maîtres lorsque j’en sors. J’ai un composteur pour ne pas surcharger ma poubelle inutilement et aux beaux jours, il m’arrive de laisser le linge sécher sous notre brûlant soleil breton. Le thermostat est sur 18 et j’essaie de ne pas prendre trop de bains. Je montre à mes élèves les vidéos de Vinz et Lou, essayant, à chaque instant, de faire d’eux de véritables éco-citoyens. Le problème, c’est que ce n’est pas encore naturel. On a encore un long chemin à parcourir. Etre propre n’est pas un réflexe. Mais j’y travaille, de toutes mes forces.

 

Et lorsque je décide de faire une pause nature et qu’au beau milieu d’un sentier bigouden je tombe sur des packs de bières abandonnés, des sacs poubelles éventrés, je me demande bien pourquoi je fais tout ça. 

 

Après tout, ce n’est pas moi, petite citoyenne du monde, qui pourrai réellement abimer notre jolie planète. Autant que je continue à :

 

-prendre mon bain quotidien.

-manger du thon rouge, parce que sur les sushis, on n’a encore rien trouvé de mieux.

-prendre ma voiture pour aller chercher du pain, parce que là, il pleut.

-Donner une atmosphère cosy à mon intérieur en y disposant des tas de petites lampes trop mignonnes.

-sécher mon linge dans le gros cube blanc, parce que l’étendre, ça prend du temps.

-ne pas faire du compost’ parce qu’après tout, si les poubelles sont lourdes, c’est pas mon problème, je ne les descends jamais.

 

Oui, autant que je continue à être une grosse Conne égoïste. Puisque tous mes efforts ne suffiraient jamais à compenser la négligence de tous ces abrutis qui nous entourent. Les bébés abrutis et leur boîte de Maxi Best Of. jusqu’aux abrutis à maturité et leur pognon qui sent le pétrole.

 

Et ça vous a fait marrer de parler de la fin du monde il y a un mois... «Les écologistes ne s’intéressent pas qu’au cul des oiseaux et à la chlorophylle !»* Mais ça, il faut un cerveau pour le comprendre.

 

*Noël Mamère

 

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Se souvenir des belles choses

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Pour Mamily...

 


 


 

 

 

Aussi sombre que cela puisse paraître, j’avais déjà imaginé ce moment. Je m’étais demandé qui serait là, qui tenterait d’y échapper. Je m’étais demandée si, moi-même, je viendrais. Ce n’était pas si évident,  ni dans ma tête, ni dans mon coeur. Parce que, pour être tout à fait honnête, j’avais oublié Mamily, Mamie des alleuds, Mamie Tchiquebo, Mamie Mammouth, Mamie Marraine, m’a-t-on rappelé. Mamie Geek, si on en croit son goût immodéré pour les longues nuits de jeux vidéo.  Quelle gamine cette Mamie ! 

 

Et vous, ses enfants, vous lui avez confié vos gosses.. Quelle insouciance ! Vous saviez qu’on avait tous déjà conduit sa voiture ? Bien avant l’âge requis? Qu’on ne se couchait jamais avant 4h du matin, qu’on faisait des batailles d’eau à 23h30 en plein mois de juillet avec le tuyau d’arrosage ? Qu’on a échappé de peu au tétanos dans le musée de Papi ? Qu’on a flingué tous les jouets de Balou dans le grenier, qu’on se nourrissait exclusivement de pâtes et de frites ? 

 

Une fois, elle m’a appris à tricoter. C’est un vrai truc de grand-mère, ça ! Mais vu mon talent, on a laissé tomber et on s’est maté une petite vidéo. Mamie Rock’n’Roll... Mes souvenirs d’enfance sont teintés de musique, les mêmes que vous : Higelin Thiefaine ou Supertramp. Ce sont de bons souvenirs.

 

J’ai oublié son anniversaire il y quinze jours. Non, j’ai oublié au moins ses dix derniers anniversaires.   

 

A vrai dire, je me demande qui d’elle ou de moi était habité par l’Alzheimer. 

J’avais oublié son visage, ses câlins, son allure de diseuse de bonne aventure parfois, avec ses grandes robes, ses bagues en or et ses bracelets qui font «gling-gling». Son goût pour l’ésotérisme. Ses affabulations, ses propres versions de l’histoire avec un grand H. Un jour, elle m’a raconté que nous étions les descendants de Rouget de Lisle. Vous savez, ce gars qui écrit la Marseillaise. Depuis, je le raconte tout le temps autour de moi, pour faire ma crâneuse. Pourtant, je n’en ai jamais cru un mot.

 

Hasard ou coïncidence, mais la semaine dernière, en faisant du shopping dans un Sephora de Quimper, j’ai parlé d’elle à une amie. On était devant le stand Chanel et je lui ai dit que ce parfum là, le numéro 5, c’était elle. La mère de ma mère, ma grand mère. Je lui ai dit et ensuite, je l’ai oubliée à nouveau. 

 

Alors je comprends qu’elle aussi nous ait oubliés. Après tout, c’était de bonne guerre. Même si l’oubli n’efface pas les péchés, l’oubli et la sérénité vont souvent de paire. Je pense qu’elle a eu raison d’avoir cette maladie là. Tant de choses qu’il était préférable d’oublier.

 

Et mardi, j’ai reçu un électrochoc. Un peu tard le choc, mais choc quand même. Je m’étais toujours dit que perdre un grand-parent ne me ferait pas pleurer. C’est logique. C’est dans l’ordre des choses, l’histoire de la vie, comme dans le roi Lion. Comme quoi, on ne se blinde jamais vraiment. Même si tout est à remettre en perspective bien sûr... La conséquence du choc c’est que je n’ai jamais autant téléphoné à ma famille de toute ma vie. Vous, ses enfants, mais surtout vous, mes cousins et mes soeurs. 

 

Et je me suis aperçue d’une chose, Vous êtes tous aussi farfelus qu’elle. Je crois que notre loufoquerie est probablement son héritage le plus important. Elle n’était sûrement pas parfaite. Mais en ce qui concerne notre génération, on peut unanimement dire que c’était une chouette grand-mère. Bon Voyage Mamily, Mamie tchiquebo, Mamie des Alleuds, Mamie mammouth, Mamie Marraine. Pars et surtout, ne te retourne pas.

 

 

 

 

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Marine, Candide, Amélie, Jimmy, Tristan, Anaïs, Eglantine, Valentin, Tymothé, Lilou, Emeraude, Nolan, Benjamin, Lola, Morgan, Elise, Hugo, Scott, Mélody, Héloïse.


Choses vues par MRY

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Vous Connaissez Emery Doligé ? Il est Chroniqueur pour l'émission de France 4, Faut pas rater ça #fprc... Il a pris 5 minutes pour parcourir mes textes. Voilà ce qu'il en a dit...

 

C'est ici  : link

 

Merci Emery !

 

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Journal d'une Serial Twitteuse

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Vous connaissez le Journal d'une serial Twitteuse ? Najett m'y a fait l'honneur d'une interview... La classe ! Et c'est par ici :  link

Bonne semaine à tous !

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Tu me dévisages, tu m'envisages

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Je crois que j’ai toujours dansé. Dans mes cours de Classique, lorsque j’avais huit ans aux stages de Modern’jazz de Vandelli à Perros Guirrec en passant par les MJC de Douai ou de Lambé. J’ai dansé pour les fêtes de famille, les boums de collégiens, j’ai enflammé le Dancefloor des boîtes de nuit, en Belgique, à Lille ou à Quimper. J’ai dansé sérieusement en travaillant mon en-dehors, j’ai dansé moins sérieusement en travaillant mon sex appeal. 


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 Tout le monde devrait danser. C’est libérateur, même lorsque c’est fait dans le contrôle et dans l’apprentissage d’une technique. J’ai beaucoup dansé pour moi... Jusqu’à ce que Nadège, une de mes profs, me propose d’intégrer la troupe de cabaret qu’elle souhaitait monter. C’était à Brest, en 2006.

 

Du Cabaret ? Il fallait que je me renseigne avant d’accepter.

 

En rentrant le soir, après avoir compulsé le net et observé attentivement toutes les photos pailletées du Lido ou du Moulin rouge, j’avais des doutes. Je me souvenais des émissions de Drucker ou de Foucault quand ils animaient mes St Sylvestre d’enfant-oui, j’ai eu des réveillons géniaux- J’ai repensé à toutes ces nanas à moitié à poils et à plumes. Je me suis mise à peser le pour et le contre. 

 

Enfin, dans un premier temps, j’ai surtout pesé le contre.

 

 

-On allait me prendre pour une pute. Oui, aussi vulgaire soit ce mot, il m’est venu en tête. Etymologiquement «cabaret» signifie «petite chambre». CQFD.

-La musique est hyper ringarde. «Venez par ici les Jules, les Caïds et les Hercules, c’est la Java qui bouscule...» Les jules ? La Java ? Jamais utilisé ces mots auparavant, même Mamie Ly ne devait pas les connaître.

-J’allais ressembler à un travlo.  La femme la plus belle du monde, derrière cinq couches de maquillage peut, elle aussi, ressembler à un vieux DragQueen à la retraite.

-Les choré allaient être bidons. Les plumes, quelque soit l’endroit où on les place, limitent grandement la liberté de mouvement. Quant aux seins nus qui frétillent comme des poissons hors de l’eau... Je vous laisse imaginer ma vision des choses.

-J’allais me faire draguer par des gros beaufs non cablés, en mal de chair fraîche. (cf argument précédent)

-J’allais passer pour une blonde écervelée lors des soirées du Rotary club. En plus des vieux pervers, il y aurait le regard de leurs femmes dans lesquels j’allais lire une certaine pitié : « elle est obligée de faire ça pour nourrir ses enfants».

 

Voilà, mes sentiments se résumaient en une liste de clichés faciles. 

 

Les clichés ont la dent dure. Tous les cerveaux du monde en sont remplis. Il suffit d’écouter la radio en ce moment pour se le rappeler :

 «Un enfant élevé par deux hommes ne pourra jamais avoir une vie normale, il part avec un sacré handicap social». C’est toi le handicap Social Abruti ! Les homos ne t’ont pas attendu pour être des parents comme toi, bien intentionnés, aimants, faisant des erreurs peut-être, mais pas plus que toi.

«Les instits qui se mettent en grève pour pas bosser le mercredi, bande de fainéants» Mais si, on veut bien, tête d’âne ! Mais si ton gosse a une pause méridienne de trois heures, tu vas lui payer des cours de Macramé ? Et tu crois que sa journée sera moins longue ? T’as lu le projet avant de nous juger ? Nous aussi, on veut le bien de ta marmaille. Soutiens nous Mardi, tu comprendras mieux.

 

Bourrés de clichés que nous sommes...

 

La plupart du temps, j’essaie d’être quelqu’un d’intelligent. La plupart du temps. Stagner en surface  est bien trop réducteur. 

 


 

Je me suis donc mise à peser le pour.

 

 

 -J’allais me faire de l’argent de poche. En 2006, on nous suggérait de travailler plus pour gagner plus. Soit.

-J’aime bien énerver les vieilles bourgeoises. (Mon côté ado attardée)

-J’adore me maquiller. Mais point trop n’en faut. Là, j’allais avoir le droit d’en mettre plein, de faire des expériences artistiques sur mon visage, je saurais appliquer des faux cils et je pourrais assumer le vrai rouge à lèvres. 

-Les chorégraphies seront peut-être bidons - Entendez, par là, simples- mais sur des talons hauts, c’est quand même hyper acrobatique. Porter des plumes sur le dos et réussir malgré tout à faire une pirouette ou lever la jambe avec grâce et dignité, c’est la classe.

-Les paillettes subliment la peau, l’autobronzant aussi.

-Je pourrais être juste une fille qui a envie d’être belle, de temps en temps. Parce qu’on a toutes ça en nous. On m’offrait l’occasion de le vivre régulièrement

-J’adore chanter Alexandrie Alexandra. Tulutt’...

-Et montrer sa culotte c’est quand même hyper rock’n’roll.

 

 

Je suis allée voir Nadège, j’ai accepté sa proposition. J’ai intégré les MagicFolies. C’était il y a sept ans. Sept ans de show où tous mes pré-jugés se sont écroulés les uns après les autres.

 

  • Jamais je n’ai eu le sentiment d’être prise pour une femme de petite vertu. Les petites filles nous voient comme des princesses, les mamies repensent à leur jeunesse et les vieux pervers, bien qu’existants, sont largement minoritaires. Un cabaret, c’est un lieu festif et pas l’anti-chambre de Clara Morgane. 

 

  • J’ai élargi mon éventail de références culturelles. Je chante «Mein Herr» sous la douche, j’ai vu les scènes de Liza Minelli et compris que la beauté c’était autre chose qu’une histoire de belle gueule. Marylin Monroe m’a émue plus d’une fois. J’adore le swing, Les années 20 se sont ouvertes à moi, la désuétude a un côté rassurant. Les musiques ne sont pas ringardes, elles sont autres.

 

  • Oui, on ressemble à des travlo, mais seulement de près...

 

  • Le Cabaret, c’est bien plus que de la danse. Les choré ne sont pas bidons. Il faut juste comprendre qu’elles ne sont pas tout ce qui fait le spectacle. Grâce à ces sept années, j’ai appris à quel point un danseur devait être comédien. J’ai appris à prendre en compte le spectateur, à communiquer avec lui. Le corps est juste au service des émotions. Chaque apprenti danseur quelque soit son niveau, devrait l’entendre.

 

Voilà, j’ai appris sur moi en sept ans. Mais j’ai aussi rencontré des gens drôles et passionnés que je n’aurais probablement jamais eu l’occasion de croiser sans Les Magicfolies. Wool’ m’a fait hurler de rire en inventant, malgré elle, le string de seins.Cyndi est devenue une véritable confidente et BB Doli, une petite peste adorable qui manque à ma vie. Ludi m’a rappelée qu’on pouvait être gentille pour de vrai, et Caro a pris soin de moi bien souvent. 

 Nadège m’a offert tout ça ; ces amitiés, la fierté dans les yeux de mes filles d'avoir une maman danseuse, la dose de glamour dont mon existence raffole aujourd’hui, cette envie d’avoir mille projets et de les mener à bien. 

«Le cabaret c’est un laboratoire, on ne peut pas être plus proche du public. Le cabaret ne triche pas, il est juste et impitoyable, il apprend l’efficacité, l’assurance.»*

 

Pour tout ça : Merci.

 

Aujourd’hui, j’ai d’autres projets. Beaucoup de projets. Et mes journées ne durent toujours que 24 heures. Il m’a donc fallu faire un choix. Je laisse mes MagicGirls continuer ce joli voyage sans moi. Pour un jour ou pour toujours... Qui sait ?

 

* Smaïn

 

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Héééé Valentin ! Qu'est-ce que tu fous le reste de l'année ?

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 Cette semaine je vais faire un truc que je n’ai pas fait depuis une bonne dizaine d’années… Je vais m’intéresser à la saint Valentin, je vais me gaver d’amour et de chocolat et je vais voir ce que ça donne. Vous connaissez l’histoire de la Saint Valentin ? Non, mais franchement ? Vous savez ? Parce que moi j’ignorais tout de sa raison d’être parce que, comme vous, je m’en contrefichais. Et puis, les avis concernant cet évènement étaient tellement divergents quand je vous ai interrogés* que je me suis dit qu’il pourrait être très édifiant de chercher à comprendre le pourquoi du comment. Pourquoi  déjà, toutes les filles savent que le 14 février c’est la saint Valentin ? Oui, toutes, mêmes les « cyniques » qui font semblant d’ignorer que ça existe. « C’est commerciaaaaal ». C’est quoi le problème avec le commerce ? J’espère que du coup vous n’offrez rien à vos gamins pour Noël. Ben oui, faut être cohérent à un moment…  Moi aussi, j’ai longtemps fait semblant de trouver ça débile. Jusqu’au jour où je me suis aperçue que j’étais juste une nana aigrie qui n’avait jamais reçu de cadeau de St Valentin. Après, j’ai compris que je ne devais pas tout critiquer sous prétexte que je passais à côté.

 

Bref, dans la Rome antique, le Dieu de la fertilité était représenté par un bouc. ^^ Va comprendre… Donc, de vaillants et beaux romains à moitié à poils couraient dans les rues pour frapper les jeunes femmes avec des morceaux de chèvres sacrifiées, imaginant ainsi que cela assurerait leur fécondité. Aux origines, la fête des amoureux c’était donc juste un rite hyper glauque pour assurer la survie de l’espèce.  Remarquez, je me demande si ce n’est pas toujours un peu le cas… Pour certains couples, ça ne fait pas l’ombre d’un doute, la chèvre décomposée en moins.

D’autres expliquent que c’est à cette période que les oiseaux copulent, c’est mignon de vouloir imiter les oiseaux. Mais l’idée que tout le monde le fasse en même temps, parce que c’est CE jour-là, est quand même relativement dérangeante. En plus, arrêtez de nous prendre pour des buses, les oiseaux  font ça pour se reproduire, eux. Je ne suis pas sûre que ce soit le cas pour  chacun d’entre vous. Rassurez-vous, je ne détaillerai pas les positions du Kama Sutra que j’ai  imaginées pour étayer mon propos…

Mais dans les méandres de mes recherches, ce qui a retenu le plus mon attention, ce sont les origines moyenâgeuses.  Le 14 février, en souvenir d’un malheureux martyre amoureux, un genre de cache-cache géant était organisé dans les villages anglais. Les charmantes petites anglaises célibataires allaient se cacher dans tout le village et, comme vous l’imaginez, les hommes qui cherchaient Femme fouillaient les bottes de foin et autres poulaillers afin de trouver leur dulcinée. Fallait tomber sur la bonne par contre… Tendu comme jeu. Quand j’ai lu ça, j’ai tout de suite pensé à « Adopte un crevard ». En plus, apparemment, certains hommes mariés en profitaient pour cocufier leur femme, on n’a vraiment rien inventé !

 

Pour l’instant la St Valentin ressemble plus à une fête du sexe et de la débauche qu’à une célébration de l’amour, n’est-ce pas ? J’ai essayé de voir qui était ce Valentin. J’ai imaginé un vieux pervers vinassé, genre de producteur de hard de l’époque puisqu’entre les piafs qui couchent, le touche-pipi dans les bois et les italiens tout nus, j’ai pas bien vu l’amour. Mais figurez-vous que Valentin, c’était un type bien qui mariait clandestinement les amoureux lorsque l’Etat voulait que les jeunes hommes restent célibataires afin de les envoyer à la guerre sans aucun scrupule. Oui, donc, qui va contre l’Etat va contre la morale, le pauvre Valentin s’est ainsi  retrouvé en prison où il s’est étroitement lié à la fille de son geôlier. C’est tellement romanesque ! On entend presque Nolwenn Leroy reprendre du Tri Yann. J’ai cherché sur le net des anecdotes sexuelles un peu crades entre la belle et le fameux Valentin, mais non, rien ne vient pervertir leur jolie histoire. Cependant,  cette idylle n’a, bien-sûr, pas plu aux autorités et Valentin fut exécuté en martyre de l’amour.

Finalement dans mes recherches, j’ai découvert du sang, du sexe, des jeux, des sacrifices et de l’amour. Mais pas de commerce. ..

Pourtant, je dois bien l’admettre, l’amour en ce moment fait recette. J’ai fait une petite session shopping dans les rues de Quimper il y a peu et j’avais le sentiment d’être chez Disneyland. Pas une vitrine n’est épargnée.

Mais en y regardant de plus près, on se rend compte que ce sont surtout les magasins pour filles qui regorgent de cœurs rouges et de petites paillettes qui brillent. On dirait que chaque année les commerçants veulent envoyer des messages subliminaux aux hommes pour qu’ils comprennent que, là, il se passe un truc, qu’il faudrait peut-être s’interroger et rentrer dans les magasins. Le problème, c’est qu’aucun homme ne s’intéresse vraiment à la St Valentin, pourtant ce ne sont pas les idées qui manquent ; fleurs, bijoux, chocolats, lingerie, parfums… Un peu de fric dépensé, une attention offerte et la promesse d’une folle nuit en guise de récompense. Ça vaut peut-être la peine d’y réfléchir. Il semblerait que nous pratiquions toutes le plus vieux métier du monde le 14 février. Du coup, je me suis demandée si les magasins de mecs cherchaient à attirer les filles aussi. Je suis entrée dans un surf shop, rien, chez MicroMania, rien non plus… 

C’est là que le bât blesse. La Saint Valentin, c’est une fête pour les filles.

J’ai donc fait le tour des bouchers, espérant trouver une promo sur les cuisses de chèvres, rien non plus. Quelle déception…

Je me suis donc dit que cette année, je pourrais offrir des cadeaux à toutes mes amies. Mais comme je viens de le dire, à la St Valentin, on n’offre des choses que si, en contrepartie, on a envie de sexe. Donc, j’ai laissé tomber.  Et je me suis dit, « faisons l’amour, pas les magasins ».

Je me suis souvenue de la première fois où je suis réellement tombée amoureuse. La découverte de ce sentiment a totalement flingué ma vie. A partir du jour où c’est arrivé, tout est passé au second plan. Je passais mon temps à dessiner des cœurs et à écrire son prénom sur la couverture de mon classeur d’SVT. Heureusement que j’étais brillante sinon, je serais sûrement restée en 6ème toute ma vie. J’ai arrêté de l’aimer le jour où il m’a roulée ma première pelle. On rentrait de la piscine, nous étions dans le bus et il venait de manger des chips du distributeur… Depuis, j’ai mûri, je suis beaucoup moins exigeante, je peux embrasser un mec bourré qui a bu du whisky toute la soirée et fumé 13 clopes en une heure et quart et continuer à l’aimer malgré tout.

J’ai été bercée aux comédies romantiques. Et cette année, je me suis dit que pour la st Valentin, je voulais être l’héroïne de mon propre film. J’ai essayé de repenser à toutes ces scènes qui m’ont faite pleurer sous ma couette. Et j’ai imaginé être la destinataire des plus belles répliques du cinéma : J’ai tout de suite pensé à Patrick Swayze (il me manquera éternellement) et au célébrissime « on ne laisse pas Bébé toute seule dans un coin » et j’ai réalisé, avec une légère prétention que personne ne me laissait jamais seule dans un coin. J’ai laissé tomber. J’ai repensé à Jude qui clamait à Julia « I’m your stranger, jump ! » et ça m’a semblé un peu suicidaire. Je me suis replongée dans la scène finale de 4 mariages et un enterrement où ils finissent par s’embrasser passionnément sous la pluie et je me suis souvenue que je détestais la pluie. Alors finalement, j’ai choisi de retrouver Harry à nouveau, parce que je crois qu’on n’a rien fait de mieux depuis lui :

 

-          "J'adore que tu aies froid quand il fait 20°C dehors. J'adore qu'il te faille 1h30 pour commander un sandwich. J'adore cette petite ride au-dessus de ton nez quand tu me regardes comme si j'étais fou. J'adore pouvoir sentir ton odeur sur mes vêtements après avoir passé une journée avec toi. Et j'adore le fait que tu sois la dernière personne à qui je veux parler avant de m'endormir. (...) Je suis venu ici ce soir parce que quand on se rend compte que l'on veut passer le reste de sa vie avec quelqu'un, on veut que le reste de sa vie commence le plus tôt possible".

 

Ah ! Harry… Le problème, c’est que dans la réalité, ça ne fonctionne pas. Et la raison principale c’est que les hommes de nos vies ne sont pas des héros de comédies romantiques. J’ai demandé à Bizien quelle était sa réplique préférée d’amour au cinéma. Sa réponse m’a laissée perplexe. Il hésitait entre « Tu es un laideron, mais tu es bien bonne » et « t’inquiète pas Gigi, c’est uniquement sexuel ». Comment voulez-vous qu’on y arrive ? Les hommes évoluent au milieu de l’équipe du splendide quand nous imaginons que les animaux de la forêt pourraient venir réellement nous aider à confectionner une robe de princesse !

 

Pourtant force est de constater que certains hommes savent parler d’amour. Dès que les premières notes de « je l’aime à mourir » raisonnent dans mes oreilles, aussitôt que Yodelice entame son « talk to me » et quand Bono serine qu’il ne peut vivre avec ou sans elle, je me prends à rêver… J’ai un côté fleur bleue, même si j’aime faire croire le contraire. L’amour me fait vibrer et, au fond de moi, je me dis que ça peut arriver à chacun d’entre nous. Tous ces films, ces livres et ces chansons ne naissent pas que dans l’imaginaire de leurs auteurs. Tout ce que j’écris prend ses sources dans mon vécu c’est donc sûrement la même chose pour Marc Lavoine… J’ai bien conscience que les hommes rencontrent beaucoup plus de difficultés que nous pour parler de leurs sentiments. « Mais faut-il dire pour exprimer ? Faut-il entendre ou lire pour le respirer ? »**

Alors effectivement, c’est gênant de ne célébrer l’amour qu’une fois par an quand on devrait le faire un peu chaque jour. Mais à Halloween, j’adore faire peur, donc à la St Valentin, j’adore aimer. Les plus blasés d’entre vous ne seront peut-être pas d’accord avec moi, mais il paraît que « la vie ne vaut d’être vécue sans amour », ne vous déplaise…

 

 

*Sur la page Facebook du blog évidemment !

**Hocus Pocus, j’aimerais 

 

 

 

 

 

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Les maternelles France 5

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gynéco2

Alors que j'arpentais les pistes noires  vertes des Pyrénées, l'une d'entre vous m'a écrit pour me dire qu'on parlait de "5 minutes" sur les Maternelles. Il s'agissait d'une émission sur le Gynéco. Ils ont donc partagé la lettre que j'avais écrite à mon propre doc, il y a quelques mois...

Vous vous souvenez ? --> Lettre à mon Gynéco

 

Pour voir l'émission, c'est par ici : link

 

On parle de nous au bout d'une cinquantaine de minutes... Mais vous pouvez visionner toute l'émission, parce que c'est toujours très instructif.

A très vite.

 

heloise signature

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